De l'eau de vie...
Grand branle-bas dans mon village en ce dernier dimanche matin..."le" marché aux puces... une population qui, pendant quelques heures, décuple...Je ne suis pas très adepte des vide-greniers: ayant une forte propension naturelle à tout garder, j'évite sagement les tentations.
Mais, il y a une vingtaine d'années j'y ai participé avec "ma" classe... Petite digression en langue régionale pour comprendre la suite de ce message : je suis une dialectophone passive, c'est-à- dire que pendant longtemps j'ai (un peu) compris et (un tout petit peu) parlé l'alsacien. Mais, jeune mariée (il y a près de quarante ans, ben oui! suis d'un âge qui a plus de passé que d'avenir !) j'habitais dans une rue parmi des vieilles dames charmantes qui s'exprimaient plus facilement en alsacien qu'en français...J'ai considérablement augmenté mon stock de vocabulaire, notamment chez Julie qui n'hésitait pas à ma proposer un peu de "wi wasser" dans mon café: pour moi donc, l'eau-de-vie, le schnaps c'était de la "wi wasser".
Je reviens donc à ce fameux stand , très bien achalandé, grâce aux proches de l'école... Une brave dame s'approche et me demande si l'on a un "wi wasser kessel"... forte de mes connaissances engrangées quelque années plus tôt, je lui présente une superbe bouteille "à alcool" : regard un peu surpris de ma cliente...qui s'adresse à une autre" vendeuse"...
Ben quoi ! pas satisfaite de mes services ? J'ai appris ce jour là, le rouge au front, que de la "wi wasser" *c'est de l'eau bénite et que la dame cherchait un bénitier...
S'y est rajouté un zeste ( qu'un zeste, car je suis assez moqueuse) d'indulgence pour les locuteurs qui utilisent, en toute bonne foi, un terme à la place d'un autre...
* de l'allemand "weihen" : baptiser, consacrer.